Contrôle technique : l’Europe veut l’imposer...
Par PierreO, le 13 juillet 2012
La Commission européenne plaide pour un contrôle technique obligatoire de tous les deux et trois-roues. Avec une inspection annuelle quand ils ont plus de 6 ans.
Revoilà donc le contrôle technique pour les motos ! D’après la Fema, Fédération des associations de motards européens, la Commission européenne veut mettre en place un contrôle technique obligatoire pour tous les deux et trois-roues.
Et demande que ce contrôle soit pratiqué chaque année quand le véhicule est âgé de plus de 6 ans ! Elle se justifie évidemment en invoquant la sécurité.
Aujourd’hui, seuls les véhicules ayant au moins quatre roues sont concernés en Europe par le contrôle technique dont le détail figure dans une directive de 2009. Mais certains pays l’imposent déjà pour les deux-roues.
A terme, si la Commission européenne obtient gain de cause, tous les véhicules, donc tous les deux-roues motorisés, mais aussi les trois-roues, devront donc être obligatoirement contrôlés suivant des modalités précises : « La Commission propose le premier contrôle après quatre ans [à l'instar de ce qui se pratique aujourd'hui pour les voitures], lui-même suivi d’un deuxième contrôle deux ans plus tard et ensuite un contrôle chaque année, explique la Fema. Le schéma 4-2-1-1-1 s’appliquera à toutes les voitures, motos, cyclos, scooters et quads. »
Pour l’instant, cette image n’a pas lieu d’être. Mais demain… ? (Photo Bertrand Thiebault)
Si le prix du contrôle est de 50 € et « si on estime que 70 % des deux-roues en service ont plus de 6 ans, la mesure va coûter plus de 1,2 milliard d’euros par an à leurs propriétaires, mais ils n’en tireront aucun bénéfice », explique encore la Fema, qui demande « le retrait de la proposition ».
Pour Aline Delhaye, la secrétaire générale de la Fema, « ce n’est rien de moins qu’une taxe sur la pauvreté pour tous ceux qui ne peuvent se payer un nouveau véhicule tous les trois ans. En terme de temps et d’argent, le coût pour les citoyens va être astronomique, sans bénéfices en retour. Ce n’est pas acceptable ».
Ça l’est d’autant moins que toutes les études montrent que les problèmes techniques ne représentent qu’une très faible part dans les causes d’accidents de la route.
Une fois publiée, la proposition de la Commission européenne devra être examinée par le Parlement européen, sans doute après l’été. La Fema prévoit d’ores et déjà une grande mobilisation contre ce texte à la rentrée.
Pierre Orluc